La Route des Chefferies
INTRODUCTION : Sens et naissance de La Route des Chefferies
Au Cameroun, comme partout en Afrique, le choc des civilisations a provoqué des phénomènes de reconfiguration et d’hybridation identitaire. Ces longs processus se sont opérés au détriment des valeurs séculaires des communautés autochtones et de leurs biens patrimoniaux respectifs. Le diagnostic réalisé dès les années 1990 par l'architecte Sylvain DJACHE NZEFA, fondateur du programme, fait figure de travail pionnier en ce qui concerne la situation du patrimoine de l'Ouest-Cameroun. Regroupé au sein de l’association Pays de la Loire-Cameroun (APLC), la diaspora camerounaise de Nantes a construit le programme la Route des Chefferies avec les chefs traditionnels du Cameroun, conscients de l’importance de la sauvegarde et valorisation de leur patrimoine. Une charte fondatrice est à l’origine de la Route des Chefferies, signée en 2006 par une cinquantaine de chefs traditionnels, qui est aujourd’hui en cours de révision pour une ouverture à l’échelle nationale.
Le programme devenu association tente de promouvoir la protection et la conservation des patrimoines tangibles et intangibles, de favoriser chez les Camerounais un processus de revalorisation et d’appropriation des valeurs identitaires, de contribuer également au développement économique local et à la valorisation du secteur des industries culturelles et créatives au Cameroun. Par ses initiatives, la Route des Chefferies, recouvre un large éventail de champs d’intervention, initiatives qui reposent sur des valeurs de respect de l'altérité et sur la valorisation et la protection des patrimoines, tant culturels, qu'historiques et naturels et du travail réalisé en étroite collaboration avec les communautés.
Une expertise dans l’ingénierie du patrimoine et dans la valorisation des industries culturelles et créatives
La Route des Chefferies s’est spécialisée depuis une vingtaine d’années dans l’ingénierie du patrimoine et compte à son actif un réseau de plus de 25 musées, répartis dans tout le Cameroun (musées nationaux, musées communautaires), mais aussi de nombreuses expositions internationales, et de programmation associée. Aujourd’hui elle compte plusieurs pôles de travail et de réflexion - développement culturel, conservation, architecture et patrimoine, tourisme, ou encore communication – au sein desquels travaillent une cinquantaine de personnes.

LE PREMIER RÉSEAU DE MUSÉES D’AFRIQUE SUBSAHARIENNE
La Route des Chefferies est à l’initiative d’un réseau qui rassemble plus de vingt musées au Cameroun. Certains ont été réalisés par la Route des Chefferies et les acteurs locaux, notamment dans le cadre des cases patrimoniales dans les chefferies, d’autres ont rejoint son réseau pour bénéficier de son expertise. Aujourd’hui, les musées du réseau sont répartis dans le Sahel, dans les Grassfields et dans le Littoral.
Le musée des Civilisations (Dschang – Menoua – Ouest-Cameroun)
Au sein du Musée des Civilisations, le visiteur est invité à découvrir le peuple camerounais dans son identité plurielle - peuples de la Forêt, peuples de l’Eau, peuples Soudano-Sahéliens et des chefferies des Grassfields - dans un espace de 1200 m2, où des expositions - permanentes et temporaires - invitent au dialogue entre les civilisations et à la tolérance face à l'altérité. Fort d'un fond de 500 objets et de 1500 illustrations, d’une scénographie originale née d’un travail conjoint d'experts français et camerounais, le Musée des civilisations participe au processus de valorisation et de réappropriation des identités autochtones. Les publics jeunes sont particulièrement visés à travers des activités pédagogiques et culturelles innovantes, avec des dispositifs ludiques favorisant l'interactivité.
L’architecture du musée, conçue par l’architecte et coordonnateur du programme Sylvain Djache Nzefa, reprend les grands symboles que l’on retrouve dans les Grassfields. Un pan du musée reprend les principales langues du pays et disent « bonjour » aux visiteurs.
infos pratiques :
Le musée de L'Eau (Chefferie Bonanja Siga Bonjo à Yabassi - Mbam – région du littoral )
Ouvert depuis 2018, le musée de l’Eau est à l’initiative de Sa Majesté Narcisse MOUELLE KOMBI et évoque toute la richesse des peuples de l’eau et en particulier des Sawa. Histoire, chefferie, usages traditionnels et contemporains de l’Eau, sont autant de thématiques qui sont proposées au visiteur. Son architecture originale en forme de pirogue et sur pilotis a été conçue par l’architecte Sylvain Djache Nzefa.
Ce musée sera bientôt agrandi et de nombreux aménagements viendront le renforcer.
infos pratiques :
Les musées du Septentrion ( Adamaoua – Nord – Extrême Nord )
En 2021, une douzaine de musées du Septentrion ont rejoint le réseau de la Route des Chefferies dans le cadre du programme « La Route du Sahel ». Ces musées répartis entre l’Adamaoua, le Nord et l’extrême Nord, évoquent chacun et différemment la richesse culturelle des peuples Soudano-Sahéliens. Ces musées vont bénéficier de l’appui et de l’expertise de la Route des Chefferies pour la réhabilitation des édifices, et le renforcement des capacités des gestionnaires, qui a déjà débuté.
infos pratiques :
Le nouveau musée royal de Foumban ( Noun – Ouest Cameroun )
La Route des Chefferies a apporté un appui conséquent et financier à la réalisation du nouveau musée royal de Foumban, un joyaux architectural qui montre toute la richesse des Bamoun. Le serpent a double tête et l’araignée qui trône au sommet de l’édifice sont l’emblème du sultanat.
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OU

Les cases patrimoniales, un concept de la Route des Chefferies qui s’appuie sur l’engagement des chefs et de leur communauté.
Les cases patrimoniales sont des musées communautaires dans les chefferies qui sont conçus et réalisés avec le chef et sa communauté. Ces musées abritent un patrimoine toujours vivant, toujours utilisé lors des rites et festivals. Les communautés participent activement à l’élaboration de ces espaces, les artisans et matériaux locaux sont privilégiés pour la conception du musée, les chefs veuillent à ce que le patrimoine dont ils sont garant soit à sa place.
Chaque musée est conçu autour d’une thématique qui lui est propre, choisie avec le chef de la localité, et qui fait référence à une spécificité ou à une histoire de la chefferie. On retrouve ainsi douze cases patrimoniales, réparties dans les régions du Nord-Ouest et de l’Ouest, qui évoquent les calebasses, l’esclavage, la forge, le totémisme, l’architecture, la nature etc.
Bafut
thème :
« Calebasses et chefferies»Bamesso
thème :
« Les funérailles »Bamendakwen
thème :
« Justice, art et traditions »Baham
thème :
«Art, mémoire et pouvoir »Bamendjou
thème :
«Une chefferie, des créateurs »Bandjoun
thème :
« La forge »Bafou
thème :
« Art, totémisme et tradition» LES ROUTES PATRIMONIALES :
LA ROUTE DE L'EAU
LA ROUTE DES SEIGNEURS DE LA FORET
LA ROUTE DU SAHEL


Des réalisations et projets à l’international
Depuis 2000, l’APLC puis la Route des Chefferies mènent des projets internationaux ou à vocation internationale. La Route des Chefferies a fait parti du programme TOSTEM, initié par l’association internationale Les Anneaux de la Mémoire, qui a donné naissance à l’exposition « Mémoires libérées » présentée pendant plusieurs mois au musée national de Yaoundé. La Route des Chefferies est ancrée à l’international, à travers des expositions - « Les Civilisations du Cameroun » à Cosmopolis à Nantes – par ses réseaux puisqu’elle est notamment accréditée comme OING à l’OIF et vice présidente de la commission « Langue, diversité et culture », mais aussi par des projets au Cameroun qui visent des thématiques internationales.
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La cité internationale du patrimoine et des Industries culturelles et créatives - Bafoussam
( début en 2022 )La cité internationale de la musique et de la danse - ( CIMUDA )
( espace d’exposition, de production et de concert )Le musée des indépendances africaines
( pays Bassa )
Promouvoir la destination Cameroun – soutenir le secteur touristique
La Route des Chefferies est engagée dans un processus de valorisation du Cameroun et de promotion de la destination. Le volet tourisme du programme contribue à faire vivre les réalisations culturelles (musées, cases patrimoniales) dans un but de développement économique local. La dimension tourisme pour la région de l’Ouest est assurée par l’Office Régional de Tourisme de l’Ouest-Cameroun (ORTOC) qui est une initiative des acteurs régionaux. L’ORTOC travaille à l’identification et l’aménagement de sites touristiques, sensibilise et forme les acteurs qui ont un lien avec le tourisme, contribue à l’appui et à la structuration du secteur artisanal, met en synergie les acteurs touristiques, valorise la destination ouest-cameroun et cameroun lors de rencontres, et propose des séjours et évènements touristiques. L’ORTOC construit actuellement plusieurs points d’information touristique dans plusieurs villes phares de la région de l’Ouest.
